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Le sauvetage côtier


De la Société Centrale de Secours aux Naufragés (SCSN) à la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM)

Jusqu’à la deuxième moitié du 19e siècle, le balisage maritime était balbutiant. Phares, tourelles et bouées de signalisation n’ont été mises en place progressivement qu’à partir de 1850 (voir le panneau « l’île Harbour et la Comtesse »). Naufrages et noyades étaient nombreux. Un rapport de ces années recensait un naufrage toutes les 20 heures et des pertes de 1 400 hommes par an. A part quelques initiatives locales, rien n’existait pour porter secours aux marins en difficulté.

La Société Centrale de Sauvetage des Naufragés a été créée en 1866, sous l’impulsion de Napoléon III qui souhaitait la mise en place d’un service privé centralisé de secours en mer. Elle fonctionnait grâce aux dons et legs et avec des marins bénévoles. C’est encore le cas de la SNSM aujourd’hui.

Saint-Quay-Portrieux a été une des premières stations créées par la toute jeune SCSN, choisi comme « port le plus favorable de la baie de Saint Brieuc pour lancer une embarcation à la mer par gros temps ». Aujourd’hui encore son implantation est stratégique grâce au port en eau profonde qui permet à l’équipage d’appareiller facilement à toute heure et facilite les évacuations sanitaires.

Elle a fonctionné sous les couleurs de la SCSN jusqu’après la seconde guerre mondiale, avec des canots de sauvetage à rame et à voile, actionnés par d’héroïques marins bénévoles. Le premier canot a été lancé en 1867. Puis, les Hospitaliers Sauveteurs Bretons (HSB) ont pris le relais jusqu’à leur fusion avec la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) en 1967.
La SNSM est une association reconnue d’utilité publique depuis 1970. Elle dispose de plus de 200 stations le long du littoral métropolitain et outre-mer et intervient pour des missions d’assistance et de sauvetage, généralement jusqu’à 20 miles des côtes (environ 38km). 


    La station SNSM de Saint-Quay-Portrieux aujourd’hui

    La station SNSM de Saint-Quay-Portrieux est une station permanente qui dispose d’un local sur le port d’Armor. Elle agit, sur appel du sémaphore, sous les ordres du Cross Corsen (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage pour la zone Mont-Saint-Michel – pointe de Penmarc’h) et de manière coordonnée avec les stations d’Erquy et de Loguivy. Elle intervient potentiellement auprès d’une centaine de pêcheurs professionnels, de 4 000 bateaux de plaisance, sans compter tous les petits dériveurs et engins de plage. Sa zone théorique d’action est délimitée par l’Ost Pic à l’entrée de l’anse de Paimpol, le Phare du Grand Léjon au large et la pointe de Guettes à Hillion, au sud.

    Ses moyens matériels sont :

    • La vedette de première classe Sainte Anne du port ou SNS 156, mise en service en 2007
    • Le semi rigide Raphaël qui permet les interventions près des côtes et dans les zones rocheuses comme les îles Saint Quay.
    • La participation de l’hélicoptère de la protection civile lorsque cela est nécessaire.
    SNSM Saint-Quay-Portrieux © fafapics.

      Ses moyens humains consistent en une équipe de 46 bénévoles extrêmement compétents et dévoués, dont 35 embarqués. Un système d’astreinte permet d’avoir en permanence une équipe de 6 personnes prêtes à appareiller dans les 20 minutes. Ils acceptent les entraînements, les formations, et les visites médicales régulières.

      Lorsqu’un guetteur, depuis le sémaphore, aperçoit un navire en difficulté, ou lorsque le navire lui-même lance sur le canal 16 de la VHF (Type de radio marine) un appel de détresse (« mayday » si les vies sont en jeu, ou « panpan » si la sécurité du navire est menacée), le CROSS est alerté et initie et coordonne toutes les interventions de sauvetages. Le sémaphore prévient la SNSM.
      En mer, le sauvetage de toute personne en détresse est gratuit, mais l’assistance au navire est facultative et peut donner lieu au versement d’une rémunération à l’assistant. 

      La station SNSM aujourd’hui – Equipe des sauveteurs bénévoles.

      Si l’essentiel est bien de sauver les vies en mer, les missions de service public et de sécurité civile de la SNSM sont très importantes également. A Saint-Quay-Portrieux, la participation à la sécurité pendant la pêche à la coquille Saint-Jacques et les manifestations nautiques, la dispersion de cendres, les démonstrations pour la prévention des risques et une douzaine d’interventions dans les écoles chaque année font partie de ses activités régulières.

      Mais sans financement rien n’est possible ! Comme l’ensemble de la SNSM, le financement de la station de Saint-Quay-Portrieux repose essentiellement sur les dons privés. Alors, n’oublions pas le slogan : « la vie humaine n’a pas de prix, mais le sauvetage a un coût ! »


      Merci de les soutenir : www.snsm.org


      Récit de sauvetage à Saint-Quay-Portrieux

      Récit d’une des dernières interventions musclées de la SNSM en 2023 :

      « Un chalutier avait emmêlé les funes de la drague dans l’hélice. Il y avait 3 mètres de creux, ils n’avaient pas de combinaisons de survie, impossible d’aborder ou de leur dire de se jeter à l’eau. La priorité c’est les vies. Celle des marins et les nôtres. On ne prend pas de risques inutiles pour le bateau. Nous avons envoyé des photos et des vidéos au CROSS pour qu’ils décident, au bout de 30 minutes le CROSS a envoyé un hélico de Granville. Ils étaient deux, ils ont été hélitreuillés. Le bateau est resté accroché à sa drague. Le lendemain la mer était plus calme, nous avons pu aller chercher le navire. »