Jean Fauny, architecte
Jean Lucien Fauny (1895-1973), jeune architecte à Paris, après avoir remporté en 1924 le concours d’architecte départemental des Côtes du Nord, est nommé architecte adjoint de ce département jusqu’en juillet 1926, puis architecte en titre jusqu’en 1956.
Selon l’article premier de l’arrêté préfectoral de juillet 1924, « l’architecte départemental est chargé sous l’autorité du préfet de dresser tous les projets, d’examiner toutes les questions intéressant les propirétés, le mobilier et les bâtiments du département ainsi que d’assurer le service d’entretien […], dresser et tenir à jour les inventaires […] et de s’occuper de manière générale de tout de qui peut intéresser le département […] au point de vue des questions de construction, réparation, entretien, propreté, sécurité et hygiène d’immeubles ».
A ce titre, Jean Fauny se voit confier de multiples commandes publiques et de réaménagements d’édifices dans tout le département. Il assure ainsi la maitrise d’oeuvre de dispensaires, gendarmeries ou écoles. Il réalise les réfections portant sur les clochers d’églises ou le réaménagement d’édifices communaux.
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Brieuc lui confie la construction de l’aérogare de La Plaine à Ploufragan. Il se consacre également à quelques programmes de constructions sociales comme les habitations à bon marché (HBM)…
Parallèlement à ses fonctions au département, en tant qu’architecte libéral, il travaille pour différents commanditaires privés : particuliers, commerçants ou industriels. Ses réalisations dans ce domaine concernent principalement des cinémas, des hôtels, des magasins et de nombreuses maisons d’habitation.
Jean Fauny emploie un vocabulaire très diversifié, mais toujours d’une grande sobriété décorative.
Pour les commandes publiques, (gendarmeries, écoles, dispensaires…) il s’inspire le plus souvent du style anglo-normand, alliant colombages et granite brut.
D’une tout autre manière, très souvent pour des commandes privées, Jean Fauny fait appel au style moderne proche de l’Art-déco, fait de béton, d’enduits blancs, de hublots, de bastingages de tubes d’aciers et de toits-terrasses.
A Saint-Brieuc, le Mirador (rue Montesquieu), la maison d’Émile Daubé (rue de Brest) ou encore la maison du 20 boulevard Clémenceau en sont des exemples.
Le cinéma Le Royal et la Quincaillerie bretonne à Saint-Brieuc s’apparentent également à ce syle, comme le cinéma -dancing de Saint-Quay-Portrieux, une de ses plus belles réalisations »
L’architecte des Bâtiments de France écrit à ce sujet dans le dossier qui a conduit en 1995 à l’inscription en totalité de cet ensemble à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques :
« Jean Fauny a peut-être donné le meilleur de lui-même dans la réalisation du cinéma-dancing de Saint-Quay-Portrieux. C’est l’une des facettes les plus intéressantes de son écriture, qui fait encore école aujourd’hui ».
Jean Fauny est décédé à Saint-Brieuc, le 15 mai 1973.