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Une architecture résolument moderne

L’édifice qui abrite le cinéma-dancing est l’œuvre de l’architecte Jean Fauny. 

Dans le domaine architectural, au cours des années 1930, l’évolution des techniques permet l’utilisation du béton armé et du verre. Le recours à la géométrie conduit à des réalisations à l’esthétique très contemporaine. Ces évolutions ouvrent de nouvelles perspectives.

L’architecte Jean Fauny s’empare de ces innovations pour réaliser dans de belles proportions les plans de ce cinéma-dancing et concevoir dans un style dit « prismatique-géométrique » la tour escalier qui, éclairée de l’intérieur, attirait de loin les spectateurs. 

Cet ensemble a été inauguré en 1932 mais totalement achevé en 1935. Construite par l’entrepreneur Prosper Richet, cette remarquable réalisation qui fait appel à des techniques encore peu maîtrisées à l’époque comme le béton enduit blanc et le verre, évoque côté cinéma un grand navire immobile avec ses hublots et bastingages, tandis que la tour du dancing rappelle les gratte-ciels new-yorkais. 

Les bow-windows du dancing, sur la façade latérale côté jardin, offrent la possibilité aux danseurs de se rafraîchir ou de se reposer. 

L’effet avant-gardiste est accentué par les lignes géométriques, le toit en terrasse et la verticalité de la  » tour escalier « . Les facettes de verre prismatiques, dans un style art déco, permettent un éclairage de l’intérieur du plus bel effet.

Cette recherche esthétique et technologique nouvelle permet de répertorier cet ensemble dans un courant architectural appelé « Mouvement moderne »

    Ce mouvement, contemporain du développement des stations balnéaires en Bretagne, s’éloigne du style « néo-breton » jusqu’alors largement diffusé

    Dans sa branche décorative, il se retrouve dans des formes très diverses.

    Le mouvement Seiz-Breur (1923-1947) en est une illustration en Bretagne. Créé à l’initiative des artistes Jeanne Malivel et René-Yves Creston, il prône une création moderniste en réaction aux clichés « bretonnants » de l’époque. Cette nouvelle esthétique, orientée vers les arts décoratifs, se diffusera dans le mobilier, les textiles, la gravure, la céramique, la typographie.

    C’est à ce titre que le cinéma-dancing est inscrit en totalité depuis novembre 1995 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. L’inspecteur général des Monuments Historiques François Jeanneau a dit à son sujet « Il s’agit d’une construction à part entière où le contenu a autant d’importance que le contenant. »