Le village de Kertugal
Origine du nom : Ker : la maison / Tud : les gens / Gal : Gaule ou étranger (en vieux breton)
Avant les constructions qui ont remplacé la lande, s’offrait ici une vue panoramique sur tous les alentours. Le site permettait d’observer toute la baie de Saint-Brieuc depuis Bréhat jusqu’ à la pointe du Roselier.
Les premières traces de vie trouvées à Kertugal datent de l’époque de l’âge de bronze.
Sur le point culminant du village, le chaos rocheux du tertre aux druides reste une énigme. Certains pensent qu’il a abrité un tumulus et un cromlech, ou cercle de menhirs.
Les gallo-romains s’installèrent également à cet endroit privilégié.
De nombreuses anses avec leurs jetées naturelles, comme la grève des Fontaines ou la grève de Fonteny permettent dès le 5e siècle à une population de s’implanter et s’organiser en communauté villageoise. Ces havres abritent les petites embarcations des marins qui commercent par la mer, faute de routes vers l’intérieur du pays.
A cette même époque, des moines évangélisateurs quittent la Cornouaille sur de frêles esquifs, les curraghs. Portés par les courants et les vents dominants, ils débarquent dans la baie de Saint-Brieuc.
La légende, différemment transmise selon les récits, assure que le saint fondateur de Saint-Quay échoua ainsi sur une grève. Vous en saurez plus en visitant le panneau « Fontaine Saint-Quay » tout proche.
Ce village de Kertugal est considéré comme le berceau de la localité de Saint-Quay-Portrieux, Saint-Quay n’existant pas alors et le Portrieux ne s’étant pas encore développé.
A partir du 16e siècle, le port-abri de Kertugal perd son hégémonie, tandis que le Portrieux devient plus accessible pour les grands navires qui partent pêcher la morue à Terre-Neuve.
La vie locale n’évolue pas beaucoup jusqu’au début du XXe siècle.
On parle principalement gallo dans les familles.
La plupart des maisons ont des toits de chaume et des sols en terre battue. Chemins et venelles sont bordés de talus de pierres et la grand-rue n’est pas goudronnée.
Peu de commerces, le débit de boissons fait office d’épicerie, charcuterie, mercerie, souvent tenu par les veuves de marins qui survivent ainsi. Une grande solidarité permet aux familles de s’entraider.
Une école laïque réunit les élèves en une seule classe jusqu’au certificat d’études.
Les échanges quotidiens se cantonnent aux seuls hameaux qui composent le village.
Un lieu-dit témoigne d’une histoire moins glorieuse.
« Le tertre aux pendus » est un monticule sur lequel on pendit longtemps les écumeurs de mer, les contrebandiers et les naufrageurs qui, par des signaux lumineux, attiraient de nuit les bateaux pour voler leurs cargaisons après naufrage sur la côte rocheuse.
Cet endroit se trouve près du pont de l’ancien chemin de fer, en haut de la rue Jeanne d’Arc.