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« La communauté » des filles des Saints-Coeurs de Jésus et Marie


Fondation de la communauté

Marie-Thérèse Auffray naquit à Saint-Quay-Portrieux en 1783 et y décéda en 1864. Membre du Tiers-Ordre eudiste (congrégation fondée au 17e siècle et se consacrant à l’enseignement et à la prédication) elle se forma à la vie religieuse dans la communauté de Notre-Dame de Charité de Saint-Brieuc. 

En 1821, après avoir pris le nom de Mère Saint-Louis de Gonzague, elle fonda la congrégation des Filles des Saints-Cœurs de Jésus et Marie. La maison mère sera à Saint-Quay-Portrieux. Très impliquées dans la vie de la paroisse, les sœurs avaient une vocation d’accueil, d’enseignement et de soin.
Après sa fondation, la communauté construisit et occupa le grand bâtiment abrité par les hauts murs de la rue Jeanne d’Arc. Dans la cour, une grande chapelle servait aux offices quotidiens. Dans les années 1830, le bâtiment permettait d’accueillir plusieurs fois par an des participants à des retraites dont le nombre dépassait 500.

Le succès de la communauté de Saint-Quay incita la congrégation à fonder une communauté semblable au Val-André en 1882 et à Trégastel en 1884. Les trois congrégations se développeront pendant une vingtaine d’années, avant de décliner. 

Très actives, les sœurs tenaient un pensionnat de jeunes filles et quelques établissements d’enseignement primaire et secondaire, puis plus tard d’enseignement technique. Un dispensaire était accessible aux habitants, et elles prodiguaient des soins à domicile aux quinocéens. Elles ont également accueilli des personnes âgées. 

Chapelle Sainte-Anne Saint-Quay-Portrieux
Marie-Thérèse Auffray

L’accueil des premiers estivants

En juillet 1841, afin de s’assurer des moyens d’existence supplémentaires, avec l’accord de l’évêque de Saint-Brieuc, les sœurs accueillirent comme pensionnaires pendant les mois d’été deux Guingampaises à qui leur médecin avait prescrit des bains de mer « thérapeutiques ». L’année suivante, celles-ci revinrent, accompagnées de plusieurs amies… La vogue des bains de mer débutait, mais le train ne desservait pas encore Saint-Quay-Portrieux, ni même Saint-Brieuc… les « adeptes » venaient donc surtout des villes proches. 

Quelques années plus tard, cette activité se développa au sein des bâtiments de la communauté. Les sœurs étaient autorisées par l’évêque à accueillir « toutes les familles honorables qui le demanderaient en présentant des références ». 

Les plages de France – Bertall – Flammarion 1886

L’expulsion des religieuses

En 1905, la loi de séparation de l’église et de l’état qui instaurait la liberté de conscience mit fin au régime concordataire. Les édifices cultuels étant devenus des propriétés publiques, de nombreuses congrégations religieuses furent expulsées.
A Saint-Quay-Portrieux, l’expulsion des religieuses de la communauté eu lieu le 10 février 1908. Elle fut violente et traumatisante pour les habitants. Les religieuses furent dispersées, avec l’interdiction de porter l’habit et n’eurent comme choix que de retourner dans leurs familles ou de partir dans des communautés à l’étranger


La Villa Jeanne d’Arc

Dès 1909, sécularisées et en civil, beaucoup d’entre elles purent revenir dans leurs bâtiments, rachetés avec l’accord des autorités ecclésiastiques par un riche négociant de Saint-Brieuc et rebaptisé « Villa Jeanne d’Arc ». Elles y reprirent leur vie communautaire, leurs activités d’enseignement et de soin. L’accueil des baigneurs au sein de la « villa Jeanne d’Arc » connut un grand succès, à tel point que les religieuses furent un moment accusées de capter le marché touristique en plein développement dans la commune. 


L’hôpital 59

De 1914 à 1919, les bâtiments de la Communauté abritèrent l’Hôpital Complémentaire n° 59 de la région militaire de Saint-Brieuc. Au lieu de pensionnaires ou d’estivants, 285 lits permirent d’apporter des soins à de nombreux blessés de guerre. Les sœurs renforçaient les effectifs d’infirmières.

La communauté a compté jusqu’à une cinquantaine de religieuses. Petit à petit, leur nombre a diminué. Quelques sœurs âgées sont logées dans des bâtiments à proximité de la maison de retraite de Saint-Quay-Portrieux. Leurs logements sont situés sur l’emplacement de l’ancienne ferme de la Communauté. Le parc de la Duchesse Anne correspond à leur ancien pâturage. 

Les locaux, aujourd’hui en partie désaffectés ont été cédés au collège Stella Maris voisin.