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Le Portrieux – Eugène Boudin –  (collection particulière)

A partir de la seconde moitié du 19e siècle, le développement du train facilitant les déplacements et la villégiature de bord de mer, de nombreux artistes sont attirés par la Bretagne, séduits par la versatilité de la lumière et l’authenticité des paysages.

Les peintres sortent de leurs ateliers pour travailler des esquisses en extérieur, en s’éloignant de l’académisme d’une peinture bourgeoise et des thèmes mythologiques en vogue. Les techniques évoluent aussi avec l’invention des tubes de couleurs en 1849, ce qui permet aux artistes d’emporter chevalet, toile et palette en plein air et de travailler sur le motif. Sous leur pinceau vont apparaître des techniques nouvelles, voire des révolutions picturales qui feront évoluer l’histoire de la peinture.


La Bretagne, réputée pittoresque, devient un lieu de passage privilégié pour les peintres qui trouvent (surtout l’été quand les ateliers sont fermés) une source d’inspiration inépuisable à dessiner les grèves, la mer, les ciels, les lumières ou le quotidien des habitants dans des scènes ethnographiques de pêches, de marchés, de pardons.

Les artistes poussent ainsi leur quête créatrice vers des recherches novatrices, en extérieur.

Et ce sont ainsi des générations de peintres français et étrangers qui, avec des approches plus ou moins académiques, viennent trouver l’inspiration en terre armoricaine. Ces courants multiples et quelque fois audacieux, comme l’impressionnisme, (nom donné par dérision en 1874, par un critique découvrant le tableau de Monet : Impressions Soleil Levant), le fauvisme, l’école de Pont -Aven, le japonisme, les nabis, le naturalisme, le cubisme, se traduiront aussi en Bretagne, au début du 20e siècle, dans une démarche plus identitaire, celle des Seiz Breur.


LARGE-SCALE FISHING

Eugène Boudin ouvre une voie sur l’école du paysagisme de plein air parce qu’il peint « chevalet au vent », par n’importe quel temps, des paysages et les reflets de lumières du ciel et de la mer.

Son influence est très importante sur l’évolution de la peinture et il pose les jalons d’un mouvement qui bouleverse l’histoire de l’art. Il est le lien entre deux écoles picturales, celle de Barbizon et de l’impressionnisme qui saisit de façon fugitive les infinis changements du temps.

Il découvre la Bretagne vers 1855, y viendra chaque été jusqu’en 1878, puis une dernière fois en 1897.

Le jeune Claude Monet est un grand admirateur des compositions de Boudin, qu’il considère comme son maître. Initié à la peinture en plein air par son aîné, Monet se plaît à Belle-Ile (1886) et y découvre, passionné, «la mer inouïe de tons ». Il est reconnu comme chef de file de l’impressionnisme.

Rocher du lion, Belle-Ile – Claude Monet – Fitzwilliam Museum Cambridge

Auguste Renoir vient plusieurs fois à Saint-Briac, Berthe Morisot se rend plusieurs fois en Bretagne et passera l’été au Portrieux en 1894. Degas séjourne à Saint Malo en 1885.

Paul Signac, depuis 1884, date à laquelle il a rencontré Seurat, poursuit ses recherches sur la division de la lumière dans la juxtaposition des couleurs. Le peintre navigateur fait escale à Saint Briac, à Concarneau, navigue sur le Trieux puis jusqu’ au Portrieux où le mènent son bateau et son admiration pour Boudin.

Henri Rivière grâce à son ami Signac découvre en 1885 les beautés naturelles de la côte du Goëlo. Admirateur d’estampes, il sera un passeur du japonisme.  Stanislas Henri Rouart peintre amateur, proche des impressionnistes propose lui aussi des sujets bretons et finance les expositions de ses amis.

A partir de 1891, avec Paul Gauguin, Maxime Maufra, Henri Moret, Emile Bernard et d’autres, naît l’école de Pont-Aven.

Paul Sérusier et Maurice Denis installé à Perros-Guirec fondent en 1888 le groupe des « Nabis ».

Bernard Buffet vit régulièrement à Saint-Cast. Sa vision toute personnelle et son amour de la Bretagne se traduisent ici dans une expression rectiligne novatrice, avant-gardiste d’autres mouvements, l’expressionnisme, le réalisme…

Mais l’histoire ne s’arrête pas là et d’autres peintres viendront eux aussi capter les lumières de nos côtes. Quelques-uns sont cités sur la page consacrée à Paul Signac et Berthe Morisot

Au Portrieux, c’est une rencontre privilégiée avec des artistes, dont les signatures sont célèbres dans le monde entier et les tableaux accrochés aux cimaises de grands musées, qui nous est offerte : Eugène Boudin, Paul Signac et Berthe Morisot.