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LARGE-SCALE FISHING

Les calvaires monumentaux, croix érigées et ornées d’un crucifix et de sculptures, sont une particularité bretonne. Ils tiennent leur nom du Golgotha ou Calvaire, nom de la colline connue pour être le lieu de la crucifixion de Jésus selon les Evangiles des chrétiens.

Installés pour la plupart autour des 15e et 16e siècles, période d’affirmation de l’art breton, ils rendaient la religion plus présente aux habitants. Ils servaient aussi probablement à implorer la clémence du ciel en temps d’épidémie ou de catastrophes climatiques touchant les récoltes et provoquant des famines. La peste, particulièrement, sévit en Bretagne du 14e siècle au 16e siècle, mais aussi plus tard le typhus, le choléra, la variole…
Ces calvaires avaient une fonction messagère. A une époque où l’espérance de vie dépassait peu 30 ans, cette vision de la Croix appelait à la foi en la Résurrection. 

Qu’ils soient simples comme ici ou monumentaux, comme à Lanrivain (22 – côtes d’Armor) et dans les enclos paroissiaux de Guimiliau (29 – fin 16e-) ou Pleyben (29 – fin 16e) par exemple, ils ont la même structure : un soubassement massif et sans ornements est surmonté d’une ou de plusieurs croix ornées de figures qui représentent des épisodes de la vie du Christ. Un calvaire peut comporter de très nombreux personnages et de très nombreuses scènes. 

Calvaire de Lanrivain
Calvaire de Guimiliau
Calvaire de Pleyben

Calvaire de la rue Louais 

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Ce calvaire, érigé à la fin du 15e siècle, à l’initiative des seigneurs Nicol et Percevaux du manoir de la rue Louais voisin, était probablement peint à l’origine, comme c’était l’habitude au 15e siècle. 

Il comporte 23 personnages répartis en plusieurs scènes, en haut de la croix et à sa base. 

Exposé sur les deux faces, l’écusson des familles donatrices est présent bien que très effacé.

Le socle cubique symbolisant le monde matériel servait de table d’offrande pour les célébrations. A ses angles, quatre évangélistes tiennent un phylactère et annoncent l’universalité du Salut. 

La colonne du calvaire, d’une taille octogonale, a été refaite au moment de la restauration du monument en 2020. Certains monuments présentaient sur leur fût des excroissances suggérant des bubons de peste, terrible épidémie meurtrière du 14e au 16e. Il est possible que cela ait été également le cas ici.

Calvaire de Lesneut (14e siècle) – Excroissances buboniques.

La scène du haut exposée à l’est, côté du lever du soleil, figure du Christ Lumière des hommes, illustre la maternité spirituelle de la Vierge en majesté qui offre son fils. Sa couronne est soutenue par un ange. A ses pieds, sur le socle, figure sainte Catherine d’Alexandrie (287-305, grande érudite, affirmant sa Foi jusqu’au supplice de la roue), représentée à côté de la roue de son martyre. Il est possible que Catherine ait été la sainte patronne de la Dame du Manoir de la rue Louais.

De l’autre côté, orientée vers l’ouest, la crucifixion en présence de Marie et de Jean, où des anges recueillent le sang versé. En-dessous, la Pietà confirme la Foi de Marie dans l’expérience de la mort.