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L’Armorique des premiers siècles

monnaie vénète

Avant la Bretagne, l’Armorique

Avant de s’appeler la Bretagne, notre péninsule portait le nom d’Armorique.

L’Armorique de l’antiquité tardive et du Haut Moyen-Âge garde son mystère. Pas de sources documentaires écrites, peu d’indications archéologiques, seulement des hypothèses.

Dans les premiers siècles de notre ère, de part et d’autre de la Manche, en Armorique et en Bretagne insulaire (aujourd’hui l’Angleterre) vivaient des peuples celtes aux modes de vie semblables et aux langues proches, le britton en Bretagne insulaire, la langue celte gauloise en Armorique.

La conquête romaine de l’Armorique débuta sous César en 50 avant JC, celle de la Bretagne insulaire un siècle plus tard, intensifiant les échanges commerciaux, culturels et même religieux entre les deux rives de la Manche. La traversée s’effectuait, semble-t-il, assez aisément par beau temps en un jour et une nuit, à la rame et à la voile, dans des petites embarcations de bois et de peaux tendues, appelées « curragh » lestées d’une grosse pierre dans laquelle le mât s’encastrait, ou dans de plus grands navires de chêne permettant de transporter hommes et marchandises.

La présence romaine en Armorique était légère. Dans les villes, peu nombreuses, les élites romanisées parlaient latin et quelques petites communautés chrétiennes existaient. Mais les campagnes étaient restées gauloises et attachées à l’ancienne religion celtique. Grâce à la stabilité politique, une certaine prospérité régna jusqu’au milieu du 3e siècle. 

Arrivée des brittons au 3e siècle

Deux siècles plus tard, La Bretagne insulaire était déjà christianisée. En Armorique, la pénétration du christianisme était moindre. 

A partir du 5e siècle, des religieux venus de Bretagne insulaire, accompagnés de leurs fidèles y débarquèrent en nombre. Peut-être étaient-ils chassés par la pression des Scots d’Irlande, ou peut-être exilés vers le continent à la suite de divergences doctrinales, peut-être voulaient-ils accomplir une mission évangélisatrice, les incertitudes demeurent. Ils étaient moines, diplomates, organisateurs.

A partir des côtes puis remontant les vallées du Gouet, du Blavet, de la Rance et de la Vilaine, ils fondèrent des ermitages ou de petites communautés claniques dont ils étaient les chefs et marquèrent profondément ce territoire. 

Ces religieux navigateurs sont les « saints » bretons bien connus : saint Quay, saint Malo, saint Budoc, saint Maudez, saint Briac, saint Brieuc, saint Tugdual, saint Paul-Aurélien… et bien d’autres parmi les 700 saints bretons répertoriés. 

Dans les siècles suivants, en Armorique, le pouvoir semble être passé progressivement aux mains des nouveaux arrivants, les armoricains adoptant la langue des bretons insulaires, des « comtes » bretons prenant la tête de territoires relativement autonomes. Au début du 6e siècle, les chefs de ce qui est appelé désormais Bretagne feront alliance avec les francs de Clovis, roi franc devenu chrétien. Bien plus tard, en 1532, la Bretagne sera rattachée à la France…

Anne de Bretagne (1477-1514) – Jean Bourdichon – vers 1503