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Harbour et le balisage maritime

La maison phare de l’ile Harbour

La petite maison que vous apercevez au large, à 1,8 km du rivage (soit 1mille marin) posée sur l’ile nord de l’archipel des îles Saint Quay est une maison-phare édifiée entre 1848 et 1850.

Le trafic de cabotage, le long de la côte mais également avec les îles Anglo Normandes et l’Angleterre était important. Aujourd’hui les navires sont équipés de systèmes de géolocalisation, autrefois navires de pêche et de transport marchaient à la voile. Si le vent était contraire ils devaient « louvoyer » dans le chenal, parfois de nuit, opération dangereuse en l’absence de balisage.

Depuis de nombreuses années marins et armateurs demandaient l’établissement d’un feu. En 1840 le ministère des travaux publics adopta l’avis de la commission des phares sur la nécessité d’éclairer l’île Harbour. Ce sera le premier « éclairage » de la baie. Après 3 ans de travaux, le phare de Harbour fut allumé le 6 mai 1850.

L’appareil d’éclairage du phare situé sur la tourelle carrée de 13m de haut fonctionnait à l’huile de schiste (pétrole). Le feu était fixe, blanc, le secteur rouge n’a été mis en place qu’en 1899. Deux gardiens habitant dans le petit logement de 7m sur 7m attenant étaient chargés de l’entretenir. Autour de la maison, un débarcadère, un tout petit jardin et un muret que, selon la tradition orale, les gardiens ont eu le loisir de décorer avec des coquillages. Un peu plus loin, un atelier réserve qui n’existe plus. L’étoile rouge, symbole des phares et balises décore sa façade ouest.

Chapelle Sainte-Anne Saint-Quay-Portrieux

Le phare de l’île Harbour a été gardienné jusqu’en 1892, date où l’appareil primitif fut remplacé par un feu « permanent » alimenté d’abord au pétrole puis à l’acétylène dissous dont le centre de fabrication se trouvait à Lézardrieux. Une visite était prévue toutes les deux semaines. Le gardien du feu du Portrieux était chargé de veiller à la fois sur le Portrieux et sur Harbour en cas d’incident, un canot à sa disposition dans le port de Portrieux lui permettait de rejoindre Harbour.

En 1935, le dispositif acétylène a été remplacé par une alimentation au propane et le feu fixe transformé en feu à occultation.

Le phare de l’île Harbour est propriété du domaine maritime et supervisé par la subdivision des phares et balises de Lezardrieux. Electrifié en 1977, il fonctionne aujourd’hui à l’énergie solaire.

Feu rouge et blanc à occultation. Sur un rythme actuel de 4 secondes. Portée d’environ 9 miles par temps clair.

    Le balisage maritime en baie de St-Brieuc

    Jusqu’à la fin du 19ème siècle la France a été très en retard par rapport à l’Angleterre sur l’éclairage et le balisage des côtes. En Bretagne, seuls un phare construit en 1692 à la pointe Saint Mathieu et un autre en 1701 au cap Fréhel existaient. Partout ailleurs, c’était le noir et les naufrages incessants.

    Après la création de la commission des phares en 1811, sous l’impulsion de Leonor Fresnel, le premier projet d’éclairage général fut présenté en 1825. Il fut le point de départ du programme de la construction de tous les grands phares, particulièrement en Bretagne et grâce à Léonce Reynaud à qui nous devons 131 phares…et notre feu de port. Merci à lui !

    Chapelle Sainte-Anne Saint-Quay-Portrieux

    Dans la Baie de Saint-Brieuc, à part le feu du cap Fréhel, aucun éclairage n’existait. Harbour sera le premier « éclairage » de la baie en 1850. Quelques années plus tard, en 1853, des feux de port furent allumés au Portrieux et à Binic. Le phare du Grand Léjon fut mis en service en 1881.

    Pour faciliter la navigation, tourelles et bouées furent placées dans le chenal dans la deuxième moitié du 19e siècle. La station des phares et balises de Lézardrieux les entretient régulièrement.