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Lavoirs et fontaines à Saint-Quay-Portrieux

Le lavoir de la Bourgade

A Saint-Quay-Portrieux, réseau d’égout, eau courante et électricité n’ont été progressivement installés que à partir de la fin du 19e siècle et jusqu’au milieu du 20e siècle. Lavoirs et fontaines, tous situés le long des petits cours d’eau qui alimentaient la nappe souterraine et les puits, étaient donc essentiels à la vie de la population.

La qualité et la pureté de l’eau des fontaines était réputées. On venait y puiser l’eau transportée ensuite jusqu’aux domiciles à l’aide de tonnelets, de seaux ou de brocs. Cette pratique était encore en vigueur dans les années 60.

Les nombreux lavoirs étaient fréquentés par les « laveuses » (femmes qui en faisaient profession) de Saint-Quay-Portrieux qui travaillaient pour les familles, les hôtels et pour leur propre compte. Certains lavoirs étaient très rudimentaires, simple alignement de pierres autour d’une mare ou le long d’un cours d’eau, d’autres plus aménagés comme celui-ci.

A la Barrique en effet, il existait autrefois un toit à ouverture zénithale centrale, à la manière d’un atrium de villa gallo-romaine, qui permettait à l’eau de pluie de s’écouler dans le bassin tout en protégeant les laveuses de la pluie. En dessous du lavoir, en bordure du ruisseau, une cabane rudimentaire faisait office de toilettes. 

Chapelle Sainte-Anne Saint-Quay-Portrieux

Entre le bassin du rinçoir et le lavoir proprement dit, la belle pierre à égoutter a été remise en place en 2022. 

Ce lavoir est alimenté par une source, résurgence d’une importante nappe souterraine qui alimentait 10 à 15 puits environnants. Elle s’écoule par un « ru » vers le Port-es-leu. Celui-ci a été busé dans les années 1960 pour permettre la construction de la route qui y descend et de villas. 

Le lavoir de la Barrique tient son nom de celui d’un café proche aujourd’hui disparu où les laveuses faisaient parfois de petites pauses en allant se réchauffer d’un café au coin du fourneau.

En 2023, quatre lavoirs sont toujours visibles à Saint-Quay-Portrieux et entretenus par l’Amicale des Moulin, Fontaines,Lavoirs. 

    Qu’est-ce qu’un lavoir ?

    Les lavoirs – « doués » en patois – se composaient généralement de deux bassins dallés ou pavés sur les bords pour plus de commodité, un bassin aval pour laver et le bassin amont ou « rinçoir » pour rincer le linge. En effet, l’opération de lavage ne demandait que quelques seaux d’eau et pouvait se dérouler en partie à domicile, alors que le rinçage nécessitait de grandes quantités d’eau claire. Les laveuses se rendaient donc au lavoir essentiellement pour le rinçage du linge. (voir le paragraphe « la grande lessive »)

    Chapelle Sainte-Anne Saint-Quay-Portrieux

    A l’origine simple planche au bord d’un cours d’eau, les lavoirs ont été aménagés à partir de la fin du 18e siècle. Par souci d’hygiénisme, pour lutter contre les épidémies, pour éviter aux laveuses d’effectuer le blanchissage dans leur habitation et réduire les écoulements d’eau et le dégagement de vapeur humidifiant les murs. En 1851, le Parlement a voté une loi accordant en crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30% la construction des lavoirs couverts. C’est à cette époque que de très nombreux lavoirs ont été édifiés dans toutes les communes.

    Restés en usage jusqu’au milieu du 20e siècle, les lavoirs étaient fréquentés par une population essentiellement féminine. Puis leur utilisation s’est perdue avec l’eau courante, les lessiveuses, les laveries industrielles et automatiques et enfin les machines à laver domestiques…