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La grande lessive : la « buée »

La lessive de « blanc »

Les grandes lessives d’autrefois s’effectuaient généralement aux époques où il y avait moins de travaux aux champs, au printemps et à l’automne. Draps, chemises, torchons mouchoirs… qui s’étaient accumulés au fil des mois étaient traités ensemble. Ces grandes lessives de blanc duraient plusieurs jours et c’était l’occasion de s’entraider entre voisines.

De petites lessives avaient lieu une fois par semaine pour le reste du linge et les vêtements et lainages plus fragiles. 

Les laveuses professionnelles, elles, allaient au lavoir quotidiennement et traitaient le linge des maisons particulières et des hôtels et pensions de famille.

Une lessive de « blanc » se déroulait en plusieurs temps :

  • Draps, serviettes, chemises étaient trempés à l’eau froide pour faciliter le lavage puis savonnés, brossés et battus pour un premier décrassage.
  • Puis le linge mouillé était ramené à la maison avec la brouette pour être mis à bouillir, dans les temps anciens dans de grandes cuves dans lesquelles on versait de l’eau bouillante, puis dans des lessiveuses préparées sur un réchaud généralement installé dans la cour de la maison. On y ajoutait des copeaux de savon et de la cendre. (Mélangée à de l’eau et filtrée, la cendre de bois, grâce à la potasse qu’elle contient, constitue un détergent naturel efficace).
  • Après quelques heures de lessive, le linge bouilli était sorti avec un bâton pour ne pas se brûler. Il était directement mis dans la brouette pour repartir au lavoir où il était rincé et essoré. 
  • Souvent près du lavoir, des fils à linge permettaient de mettre le linge à égoutter.
  • Enfin, le linge était ramené à la maison pour finir de sécher à l’air libre.

Les laveuses parcouraient donc quatre fois le chemin du lavoir en poussant leur brouette lourdement chargée…

Chapelle Sainte-Anne Saint-Quay-Portrieux
Chapelle Sainte-Anne Saint-Quay-Portrieux

Le matériel de la laveuse

La « boite » pour se protéger des éclaboussures, garnie de paille ou de chiffons pour soulager les genoux.

Les battoirs permettaient de battre le linge, de chasser l’eau et d’essorer le linge.
Les laveuses se servaient également de brosses et rassemblaient le linge dans des baquets en bois.

De grandes cuves, et plus tard des lessiveuses servaient à faire bouillir le linge.

La brouette à claire-voie, appelée « berouette », pour transporter le linge.

On savonnait bien entendu pour décrasser le linge. Lors du rinçage, l’usage du « bleu » donnait un éclat particulier au linge blanc.